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Tolkien - voyage en Terre du milieu - ou l’inventeur de langues

Jusqu’au 16 février prochain, la bibliothèque François Mitterrand propose une magnifique exposition consacrée à l’œuvre protéiforme de J.R.R. Tolkien.



Cette exposition retranscrit notamment la fascination de ce dernier pour la linguistique : au cours de sa vie, Tolkien a envisagé une cinquantaine de langues, dont il a souhaité créer une grammaire, un lexique ou encore un système phonologique.


Sur les cinquante, il y en a 12 très développées, en particulier les deux langues elfiques, le Quenya et le Sindarin, dont on peut étudier la structure, comme on étudierait le latin ou le grec : il existe des milliers de mots ainsi qu’une évolution de la prononciation au fil de temps. Le Quenya, ou haut-elfique, correspond à la langue sacrée des Elfes Vanyar et Ñoldor installés en Valinor, sur le continent d’Aman, et le Sindarin à la langue des Sindar ou Elfes Gris, qui se développa d'abord au Beleriand pendant le Premier Âge.



Parmi les nombreux manuscrits présentés à la BnF, on y retrouve ainsi l’arbre qui retrace l’invention de ces langues, en lien avec l’histoire et la géographie de l’univers Tolkien, comme si on avait affaire à des dialectes. En effet, ces langues sont de sources multiples (le latin, le gallois, le finnois ou encore le chinois) indissociables à la fiction de l’auteur, une histoire qui se déroule sur 12 000 ans.


Pour Vincent Ferré et Frédéric Manfrin, commissaires de l’exposition, ceci reflète la volonté de Tolkien de rétablir l’association entre un lieu, un moment historique et une langue. De cette manière, son œuvre témoigne d’une cohérence qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire de l’imaginaire.


Le Père de la fantaisie moderne a pratiqué dans son travail universitaire à Oxford l’identification géographique des manuscrits. C’est alors qu’il a conjugué ses deux passions : le récit imaginaire et la linguistique. Tolkien s’est tout autant fasciné pour la mythologie nordique que pour le dialecte anglais, le gallois, le gothique ou encore pour la grammaire finnoise et sa dimension esthétique.



La BnF expose également plusieurs manuscrits rares qui ont influencé Tolkien, tel que l’Enfer de Dante ou encore la légende de Beowulf, poème de plus de 3000 vers composés entre 700 et 750 qui relate l’affrontement d’un guerrier, condamné à périr, avec un dragon, dont on retrouve des similitudes avec le poème de l’anneau, l’attente du retour d’un roi ou le chant de Sam.


Tolkien - voyage en Terre du milieu est donc une exposition extrêmement riche et intéressante qui invite les visiteurs a découvrir la pluralité de son œuvre (écrits, aquarelles, dessins…). A découvrir au plus vite si c’est n’est pas déjà fait.



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