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The Heroic Legend of Arslan (critique d'anime)

The Heroic Legend of Arslan (Arslan Senki), Lidenfilms, 25 épisodes. The Heroic Legend of Arslan – le Ballet de la Tempête de Sable (Arslan Senki – Fuujin Ranbu), Lidenfilms, 8 épisodes. Adapté d’une série de light novels, également disponible en manga.



Le faible intérêt des Japonais pour la politique s’est souvent répercuté dans sa production culturelle : nombreux ont été les films, mangas et animes à parler de la Seconde Guerre Mondiale et de ses horreurs par exemple, mais rares sont ceux à avoir abordés frontalement des questions d’ordre politiques ou géopolitiques. Alors quand on entend parler d’un anime « un peu comme Game of Thrones », on lance Arslan Senki avec un mélange d’appréhension et d’impatience. Quel bilan tirer, deux saisons et 33 épisodes plus tard ?


Dans un monde assez largement inspiré de l’Eurasie médiévale, le royaume de Pars constitue un lien incontournable entre Est et Ouest, formant un royaume riche, puissant et craint de ses voisins. Mais comme souvent à cette époque, une bataille, une trahison peuvent suffire à en changer le sort. Ainsi Arslan, jeune héritier de Pars, voit-il son père capturé, le fier empire conquis et occupé par le royaume de Lusitanie, royaume occidental belliqueux et soucieux de convertir les païens à sa religion monothéiste. Arslan, accompagné d’une poignée de fidèles, va alors se lancer dans une odyssée dans et en dehors de son royaume afin de rallier des soutiens et tenter de reprendre ce qui lui est promis.



Si le point de départ de l’anime reste bien connu (un groupe de compagnons incorruptibles et puissants voyageant afin de réaliser une quête), la vraie réussite d’Arslan Senki réside dans la manière dont il rend avec un réalisme inespéré les jeux de pouvoirs et d’influence. En effet, conquérir un empire est une chose, l’administrer en est une autre : rapidement des divergences se font jour entre les fanatiques religieux, les partisans de la manière douce et les opportunistes. Les Parses sont tout autant divisés : collaborer et espérer monter en grade ou rester fidèle à son serment et résister ? Ajoutez à cela un mystérieux homme au masque d’argent prétendant être le véritable héritier du trône de Parse et jouant de ces divisions, et l’on obtient un cocktail extrêmement intéressant. Les renversements d’alliance et trahisons relancent en permanence l’intérêt de l’anime. On peut tout de même déplorer la présence d’une sorte de secte magique dont on ne sait pas encore grand-chose, mais qui ne semblait pas indispensable à l’intrigue, en espérant qu’on ne nous serve pas le classique « Tout faisait partie de notre plan mouhaha ».


Ce n’est finalement pas tant Arslan et ses compagnons (un peu trop parfaits et infaillibles) que le réseau complexe d’alliances, contre-alliances qui est véritablement au centre d’Arslan Senki, pour notre plus grand bonheur. L’homme au masque d’argent est sans aucun doute le personnage le plus réussi, tant l’anime parvient à en tracer un portrait complexe et ambigu. Mais suivre Arslan reste plaisant, notamment en voyant la façon dont les évènements et les décisions parfois complexes qu’il sera amené à prendre vont le changer de simple héritier naïf à jeune homme d’Etat.



Du côté de l’animation, le studio Lidenfilms réussit un bon travail, en particulier lors des scènes de bataille, réussies malgré une 3D parfois limitée par le budget. On apprécie aussi de voir des batailles toujours uniques et les stratégies employées par le conseiller d’Arslan, Narsus, stratège (un peu trop) infaillible.



Arlsan Senki n’est donc pas exempt de certains clichés de l’animation japonaise (le groupe d’amis parfaitement soudé), certains personnages ne sont pas toujours au niveau (en particulier le caricatural roi de Lusitanie). Mais l’anime sort aisément du lot grâce à la très bonne cohérence de son monde et des relations de pouvoir et de fidélité entre ses personnages. Religion, pouvoir, conquêtes, esclavage, conservatisme et réforme, autant de sujets abordés avec finesse et qui font d’Arslan Senki une réussite.


Note : Pour ceux voulant poursuivre avec un anime similaire, on peut vous recommander l’anime ou le manga Shoukoku no Altair, récit se déroulant dans un royaume inspiré de l’empire ottoman.


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