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Mythologie japonaise

Tous les pays ont dans leur folklore une part d’histoires et de légendes qui alimentent la culture locale, et donc l’unité de ses membres. Le Japon n’est pas une exception, bien au contraire ! Étant un pays vaste, et avec des cultures locales fortes, les mythes locaux occupent une bonne part des croyances au Japon. Mais il y a tout de même une mythologie commune à tous les Japonais.


Parce que le premier travail de votre serviteur a consisté à étudier les histoires et légendes d’un archipel perdu au milieu de l’Atlantique, focus sur un pan majeur de la culture japonaise.


La Genèse


Il va sans dire que les Japonais ne parlent pas de genèse dans leurs mythes, mais voilà à peu près ce que donne le début du monde au Japon. Au départ, le monde était perçu comme étant une “masse semblable à un œuf”, où il n’y avait pas de division entre le ciel et la terre. Progressivement, la partie la plus pure et légère, le ciel, s’est décollée de la seconde, la terre, plus lourde, et plus impure. Au milieu de tout ça, les premières divinités ont commencé à émerger. Parmi ceux-ci, les plus importants restent Izanagi et Izanami, qui veulent respectivement dire “l’homme qui invite” et “la femme qui invite”. La légende raconte qu’ils auraient lancé une lance du haut des cieux au milieu de l’océan. Du bout de la lance, de l’eau serait apparue pour se congeler, et former une île, dans laquelle ils décidèrent de s’installer.


Après quelques temps, Izanagi et Izanami devinrent homme et femme. Izanami donna naissance aux îles, aux océans, aux rivières et aux plantes. Chose étonnante, Izanagi lui-même donne naissance à la divinité Amaterasu, la fameuse divinité du soleil, en se purifiant ! Elle était si belle que les deux divinités l’intimèrent de rejoindre les cieux pour illuminer la Terre pour toujours. En se purifiant une nouvelle fois, Izanagi donna naissance à la divinité lunaire : Tsukiyomi. Lui aussi fut envoyé dans les cieux, mais il ne s’entendit pas avec Amaterasu (évidemment). De ce fait, ils se séparèrent, et formèrent le jour et la nuit.


Les divinités ne s’arrêtent pas à eux. L’enfant suivant des deux divinités primaires est Susano-Wo, dieu des océans et des tempêtes, réputé pour sa cruauté et ses mauvaises actions. Après avoir mené un terrible combat avec Amaterasu, celle-ci se cache dans une grotte, et emporte avec elle le jour. Les autres divinités arrivent néanmoins à la faire revenir. Susano-Wo se fait tej des cieux. Durant son errance, il a plusieurs aventures. L’une d’entre elles le conduit à combattre un serpent à huit têtes, et à récupérer une épée qu’il donne à Amaterasu en signe de repentir.


En plus de ces divinités éminentes, il y a toutes les autres divinités et esprits qui occupent une place prépondérante dans le folklore japonais et le shintoïsme.

Divinités et japonais

Comme tous les mythes, il y a plusieurs raisons dans l'histoire qui peuvent permettre de mieux appréhender l’apparition de certains cultes. Tout d’abord, le Kojiki et le Nihon Shoki, qui sont les plus vieux documents sur le Japon, ont été écrits durant une période où l’empereur tentait de consolider son pouvoir sur ses sujets. Grâce à son statut divin, son pouvoir fut légitimé. A propos de la famille royale, le premier empereur est généralement considéré comme étant Jimmu Tenno, descendant d’Amaterasu et Susano-Wo. Mais selon les historiens, rien n’atteste de l’existence factuelle de cet empereur ! Tout cela serait dû à un travail des intellectuels de l’époque. L’empereur Suijin est considéré dans le Nihon Shoki comme étant le véritable premier empereur du Japon.


En ce qui concerne la glorification du Soleil, certains signes laissent à penser qu’elle remonterait aux débuts mêmes de la civilisation japonaise. Le culte du soleil était censé favoriser le retour plus rapide du soleil durant les hivers rudes. De plus, le mot japonais “Nihon” pour Japon voudrait dire “La Terre du Soleil Levant”. Le soleil se retrouve également dans le drapeau du Japon.

Cet aspect divin du Japon confère aux japonais une certaine identité forte. Dans les périodes difficiles de l’histoire du Japon, l’autorité de l’empereur fait office de loi. Lorsque l’empereur Hiro Hito demande aux Japonais de rendre les armes après Hiroshima et Nagasaki, sa déclaration est respectée. En outre, c’est la suppression du statut divin de l’empereur et d’autres symboles religieux qui participe à la crise identitaire du pays après la guerre.


Si la mythologie est partie intégrante de l’identité japonaise, leur particularisme a aussi des points plus négatifs. En effet, comme Izanagi et Izanami ont façonné le Japon en premier, le Japon a donc une place spéciale dans l’univers, et peut donc nourrir une forme de particularisme exacerbé.


Présence des mythes aujourd’hui


Comme la plupart des mythes occidentaux, la mythologie japonaise occupe une place encore importante dans le Japon contemporain. Le Ama-No-Hashidate présenté dans l’article sur les 3 paysages du Japon fait référence à l’échelle utilisée par Izanagi et Izanami pour revenir dans les cieux. Si vous avez grandi avec Naruto, Susano-Wo ne doit pas vous être inconnu. Et Amaterasu a donné le magnifique jeu vidéo Okami développé par CAPCOM sorti en 2006 sur PS2 à l’époque, et qui a rejoint le rang des jeux cultes. Même le langage est encore imprégné des mythes ! Au Japon, on ne parle pas de pantouflage lorsqu'un Japonais passe du public au privé, mais de “amakudari”, ou de “descente du paradis”. Là encore, on a une belle référence aux divinités shintoïstes et leur arrivée sur Terre.


Enzo Goncalves


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