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Le japonais

Durant le confinement, de nombreuses personnes se sont lancées à travers une nouvelle activité trépidante… l’apprentissage d'une langue étrangère ! En témoigne le franc succès de Ikenna, un vidéaste qui se filme sur VRchat en train de parler plusieurs langues. À ce propos, une enquête Word finder, un site passionné par… les mots, s'est intéressé aux langues étrangères que les gens voulaient apprendre dans le monde. Et les résultats sont plutôt intéressants.



Hormis le Royaume-Uni, les gros pays anglophones (États-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande) témoignent du franc succès du japonais à l'étranger ! On a également quelques pays d'Asie (Corée du Sud, Bhoutan et Taiwan). Pour une langue qui est souvent considérée comme impénétrable, le japonais arrive quand même à arriver derrière l'anglais et l'espagnol !


Alors bien sûr, entre vouloir apprendre et pouvoir apprendre, il y a un gap. Et se lancer dans une langue jusqu'à à la maîtriser un minimum n'est pas facile (ceux avec de l’allemand dans leur scolarité, ou des choses plus originales comme russe ou chinois en LV2, se reconnaîtront). Et pourtant ! Je pense pouvoir affirmer sans trop me planter qu’il n'a jamais été aussi facile d'apprendre une langue étrangère aujourd'hui qu'au XXIème siècle. Le japonais n'y fait pas exception.


Parce que votre serviteur a croisé pas mal de personnes qui n'osaient pas franchir le pas, voilà quelques contre-arguments pour démystifier un peu le japonais !


Le japonais, et les caractères


En japonais, trois syllabaires (ou alphabets pour faire un abus de langage) sont utilisés…


Non ! Ne partez pas !


On parle ainsi des hiraganas, des katakanas, et des kanjis. Vous avez en réalité un quatrième syllabaire nommé romaji. Mais bonne nouvelle pour celui-là, vous l'avez déjà appris en primaire (ce sont nos lettre à nous). Bon, qu'en est-il des trois autres alors ?


Première étape dans l'apprentissage du japonais : les apprendre !


Vous vous souvenez des poésies en primaire ? Et bien le concept ici est le même : apprendre par cœur les kanas (=hiraganas + katakanas) pour maîtriser déjà deux alphabets sur les trois ! Comme vous pouvez le voir, certains se ressemblent, et tous ont leur version alternative dans l'autre tableau (il y a un hiragana pour « yu », et un katakana). Avec pas mal de répétition, vous pouvez les assimiler au bout d’une semaine ou deux, et lire vos premiers mots en japonais… et surtout vous lancer vers la partie « hard », les kanjis.


Les kanjis signifient littéralement lettres chinoises, et sont toutes ces écritures galères auxquelles on pense quand on pense langue asiatique. Et il y en a pas moins de 2000 au total ! Mais là encore, la difficulté n'est pas insurmontable. À force de voir un même kanji dans différentes situations et employé pour former différents mots, vous les apprendrez petit à petit. Et si le fait qu'ils ont plusieurs prononciations peut rebuter, là encore, en assimilant du vocabulaire, il est assez naturel de retenir les différentes prononciations.


L'un des kanjis les plus utilisés. Comme vous pouvez le voir, les différentes prononciations sont présentes à travers différents mots


Le japonais, une langue que vous connaissez déjà un peu

Non. Je ne compte pas enfoncer une porte ouverte en disant que vous connaissez déjà un peu de japonais grâce aux animés. C'est probablement le cas, mais il y aussi une autre manière de vous prouver que vous maîtrisez déjà un peu le japonais : les langues que vous avez déjà apprises.

En effet, pour les quelques sinophones, les hanzis ont été repris par les japonais. Les kanjis ont des différences souvent avec les hanzis, mais ça vous fait déjà une bonne base ! Cas plus courant avec l'anglais : vous maîtriserez la plupart des mots écrits en katakanas si vous avez un bon niveau en anglais. En effet, comme les katakanas sont souvent utilisés pour les mots étrangers, vous saurez vite reconnaître des mots comme テーブル, « taberu » pour table, ドア, « doa » pour porte... et ce ne sont pas les seuls exemples.


On a aussi plusieurs katakanas faisant référence à d'autres langues. Les mots avec une origine portugaise sont par exemple assez nombreux. Et oui, caralho ! Comme c'est le premier pays européen à avoir mis les pieds au Japon, on a quelques mots qui ont été repris par les Japonais, et qui sont tout à fait compréhensibles par nous. パン, « Pan », vient de Pão, qui lui-même doit venir du pain. Et il a été officiellement établi que キリスト, “Kirisuto” faisait bien référence au Christ et aux missions d'évangélisation de l'époque. Toujours pour des raisons historiques, vous avez aussi un peu de néerlandais.


Notre belle langue a quant à elle donné フロマージュ “furomaju”, クーデター “kuddeta” pour coup d'Etat ou encore バカンス “bakansu” pour vacances... Il est donc intéressant de voir la façon dont les Japonais peuvent voir certains pays à travers les différentes emprunts de langues qu'ils font. Dernier exemple pour illustrer ça, l'un des rares mots allemands à avoir été repris par les Japonais n'est autre que バイト “baito” dérivant du mot arbeit pour désigner le travail, et qui désigne ici des jobs à temps partiel.


Le japonais, une grammaire simple (à certains égards)


Bon, ce point est déjà un peu plus à débat. Mais sachez une chose. En japonais, vous n'avez pas de déclinaisons selon le genre et le nombre. Autrement dit, pas de “s” pour les adjectifs quand il y a plusieurs personnes, pas de “ée” quand on est au féminin... Il y a quand même des marqueurs grammaticaux pour se retrouver un peu dans tout ça, mais vous avez tout un pan de grammaire qui peut être relou à apprendre qui saute. C'est déjà bon à savoir.


La plupart de la grammaire japonaise se fonde sur ce que l'on appelle des particules. Ce sont des caractères ou groupes de caractères qui ont pour fonction d'apporter davantage d'information sur la phrase. Le très célèbre の “no” est ainsi une particule qui montre la possession et permet d'écrire des choses comme 進撃 の 巨人, “L'attaque des Titans”. Votre phrase va donc s'articuler principalement autour de ces particules. Voyez ça un peu comme des LEGO : il vous faut des pièces précises pour construire quelque chose de stylé.


Pour être honnête, la grammaire japonaise est aussi à d'autres égards l'aspect qui est, selon moi, le plus galère en japonais. Vous avez différentes façons de dire un mot ou des particules selon le registre, qu'il soit soutenu, poli, ou familier. Vous avez des catégories d'adjectifs, chose qu'on n'a pas en français ou en anglais. Vous avez des particules à usage multiples... Et la liste des difficultés est longue !


Donc ne vous méprenez pas ! Je suis loin de dire qu'apprendre le japonais est une partie de plaisir. Mais je reste par contre convaincu que celle-ci est moins galère que ce que l'on peut croire. Et puis, les manières d'apprendre le japonais de façon fun existent aujourd'hui ! Consommer des médias japonais reste bien sûr l'un des meilleurs moyens d'apprendre la langue, mais des applications d'échange comme Interpals ou Couchsurfing, et des applis comme Duolinguo sont de bons moyens de progresser ! Bref, si l'envie d'apprendre le japonais vous traverse l'esprit depuis quelques temps, et que vous hésitez pour des questions de difficulté... Pensez-y à deux fois. Et pensez notamment au sentiment d'accomplissement. Que vous sachiez savoir dire quelques phrases, ou être parfaitement bilingue, apprendre une langue est toujours gratifiant !


Enzo Goncalves



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