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Haruhi Suzumiya (critique d'anime)

La Mélancholie d’Haruhi Suzumiya (Haruhi Suzumiya no Yuutsu), Kyoto Animation, 28 épisodes

La Disparition de Haruhi Suzumiya (Haruhi Suzumiya no Shoushitsu), Kyoto Animation, film de 2h30

Adapté d’une série de light novels.



Que faire lorsque l’on doit écrire un light novel en milieu lycéen alors que tout n’y est qu’archétypes, clichés et codes ? Simple comme bonjour vous répondra Nagaru Tanigawa, auteur des light novels Haruhi Suzumiya : ajoutez une lycéenne ignorant sa capacité à détruire ou reconstruire le monde selon son humeur, ajoutez-y des pouvoirs surnaturels, des voyages dans le temps, et vous voilà avec un ovni n’ayant plus grand-chose à voir avec nos habituels scénarios « tranche de vie ».


Le train-train du quotidien justement, il n’y a rien qui horripile davantage Haruhi, pétulante lycéenne toujours en quête d’un évènement extra-ordinaire. Elle a même fondé un club, la Brigade SOS, à cet effet, et y a recruté (embrigadé ?) quatre autres membres : le héros Kyon, l’imperturbable Yuki Nagato, la quelque peu nunuche Asahina et le mystérieux Koizumi. Pourquoi se laissent-ils entraîner dans les caprices d’Haruhi ? Et bien cette dernière a tout simplement hérité de pouvoirs quasi-divins qui lui permettent de changer ou détruire le monde si elle s’ennuie trop, le tout inconsciemment qui plus est ! Kyon va d’ailleurs bien vite se rendre compte qu’il est le seul membre « normal » de ce club, et va tenter tant bien que mal d’éviter l’effacement de son monde. Noble quête qui l’obligera à tourner un mauvais film, participer à un tournoi de baseball ou encore tenter d’extorquer des ordinateurs au club d’informatique.



Une bonne partie de l’humour d’Haruhi Suzumiya repose sur ce décalage complet entre l’enjeu (sauver le monde) et les moyens d’y parvenir (réaliser des tâches le plus souvent ingrates). Si ce mélange des genres (réalisme et science-fiction) marche bien, la personnalité d’Haruhi, qui se montre pour le moins capricieuse voire tyrannique, risque d’en agacer plus d’un. Ainsi si vous n’aimez pas Haruhi, passez votre chemin car la structure de l’anime (caprice de Haruhi => aventure => monde sauvé) ne changera pas (le film la bouleversera complètement par contre). On pourrait aisément oublier l’enjeu de l’anime à voir Kyon et ses trois amis se laisser exploiter par Haruhi, heureusement il leur faut aussi lutter contre d’autres forces, plus insidieuses et donnant lieu à des scènes d’action et sous-intrigues franchement réussies, et dont on vient à regretter qu’elles ne soient pas plus nombreuses.


Dans un autre registre il faut signaler le bon travail réalisé par le studio en matière d’animation. Encore une fois ce sont les scènes d’action qui tirent leur épingle du jeu. Mention spéciale aussi pour le film réalisé par la Brigade SOS, que l’on peut voir en entier lors d’un épisode hilarant et volontairement enlaidi pour un résultat parfaitement crédible dans sa nullité. Le film est encore un cran au-dessus en termes d’animation (la scène sur le toit), en plus d’être magnifiquement bercé par les Gymnopédies de Satie.


En somme l’anime Haruhi Suzumiya ne fera pas l’unanimité, ne serait-ce qu’à cause d’Haruhi, personnage clivant par excellence. Mais au moins cet anime ne cherche-t-il pas à s’engoncer dans une pseudo-SF compliquée a la Steins;Gate, et reste fidèle à sa simplicité pleine d’humour et divertissante tout simplement. On s’attache aux membres de la Brigade SOS (même à Haruhi, si si), il est d’ailleurs appréciable que Kyon soit un héros avec une vraie personnalité et pas une chiffe molle comme les animes récents peuvent parfois nous pondre. A voir si vous êtes en quête d’un anime distrayant et au pitch original.


Note 1 : L’ordre de diffusion des épisodes ayant été totalement chamboulé lors de la première diffusion, nous vous mettons en lien cet article Wiki qui vient clarifier les choses :


Note 2 : NE REGARDEZ PAS LES ENDLESS 8 EN ENTIER


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