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Girl’s Last Tour, la vie est belle (critique d'anime)

Girl’s Last Tour (Shoujo Shuumatsu Ryouko), studio White Fox, 12 épisodes diffusés en automne 2017. Adapté d’un manga par Tsukumizu (non édité en France pour l’instant).



Girl’s Last Tour est un anime à cheval sur les genres tranche de vie, road movie et post-apocalyptique. Un cocktail pas forcément évident à réussir avec des ingrédients aussi différents. L’anime nous fait suivre deux héroïnes, la réfléchie Chito et la dynamique Yuu, qui parcourent à bord de leur moto à chenilles un monde dévasté et presque désert. Les deux jeunes filles tentent d’atteindre les niveaux supérieurs d’une cité en ruines, espérant enfin mettre un terme à leur éternelle quête de nourriture et d’essence.



Le scénario ne suit pas nécessairement un fil rouge linéaire, comme souvent d’ailleurs avec les road movies. On suit ici le quotidien de nos deux héroïnes qui se serrent les coudes et se soutiennent mutuellement dans un monde qui les écrase par son silence, son vide, son caractère inconnu. Mais on ne cherchera pas à vous montrer de fil en aiguille ce qu’il est advenu de la civilisation humaine, Girl’s Last Tour préférant mettre en scène des personnages cherchant un sens à donner à leur vie dans un monde marqué du sceau de l’absurde. Yuu et Chito rencontreront d’autres personnes et autant de façons de donner un sens à son existence, ce qui donnera souvent lieu à des échanges intéressants. On pense énormément au Nier Automata de Yoko Taro, qui reprenait aussi l’idée d’un monde post-apocalyptique parcouru par des êtres en quêtes de sens.



L’anime a toutefois la bonne idée d’équilibrer son propos entre dialogues et réflexions bien menées (car pas excessivement philosophiques, ce qui colle à l’âge des héroïnes) et des instants de tranche de vie, de bref retour à la normalité, qui viennent trancher avec la désolation environnante, dans des instants de bonheur fugace faisant penser au film La Vie est Belle par exemple. Les interactions entre Yuu et Chito prennent alors plus d’importance, et sont l’occasion de quelques touches d’humour bienvenues, reposant sur les différences de tempérament entre les deux filles, dont la complémentarité s’avèrera souvent précieuse par ailleurs. Les épisodes s’écoulent ainsi à un rythme régulier, calme mais sans jamais verser dans la contemplation-remplissage, et trouvant toujours le bon équilibre entre l’évocation du désespoir et l’envie de continuer à vivre malgré tout.

Le studio White Fox a aussi abattu un énorme boulot pour animer le monde crayonné par Tsukumizu, mangaka au style assez brut (c’est d’ailleurs elle qui s’occupe de l’animation de l’ending). Les grandes cités dortoirs, les centrales désaffectées ou les tours en ruine sont très bien rendues, véhiculant avec réussite la sensation d’espace, de solitude et d’indifférence.



L’OST de l’anime se fait le plus souvent discret mais réussit bien à accompagner les moments plus conviviaux ou émouvants de l’anime. Mention spéciale pour le doublage de nos deux héroïnes, réussis car très naturels et sonnant juste la quasi-totalité du temps. On peut évidemment être rebuté par le design et les voix un peu kawaii des héroïnes, pour nous cela n’affecte en rien la qualité de l’anime. Un dernier mot pour l’opening et l’ending, tous les deux très dynamiques et punchy, tant en termes de musique que d’animation (ce dab !).



Girl’s Last Tour est donc un bon anime à regarder si l’on cherche un road movie serein et avançant à son propre rythme, ménageant des scènes faites de petits bonheurs d’un quotidien disparu depuis longtemps. Nos deux héroïnes savent toutes les deux se montrer attachantes dans des genres différents, et l’on prend plaisir à les accompagner dans ce monde en ruines. Avec tout ça il ne vous reste plus qu’à embarquer avec elles dans le Kettenkrad pour une courte, mais réussie, virée de 12 épisodes.


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